40 bougies: sabrons le champagne !

Bonjour à tous.

Je tiens tout d'abord à exprimer mes plus vifs remerciements aux personnes qui fréquentent ce blog. Votre présence, ainsi que vos commentaires me touchent et me vont droit au coeur.

Je n'ai pu me consacrer à ma passion ces derniers temps, en raison de diverses obligations. Je vous prie de bien vouloir m'excuser... Malheureusement, il se peut que ces interruptions perdurent encore...

 Néanmoins, je suis en mesure de vous annoncer qu'une nouvelle maquette est en train de voir le jour. Il s'agit d'un projet assez grandiose (au sens propre comme au sens figuré ). Mais je ne vous en dis pas plus!

En attendant, voici une nouvelle mise en scène. C'est l'occasion pour moi de vous montrer la toute première création issue de ma courte "carrière" de maquettiste, réalisée en 2006-2007. Il s'agit d'une auberge en polystyrène d'emballage.

ENJOY !

Auberge de l'Anse de l'Arrosoir - Hameau des Braches - Juin 1994

Sacha Touille est heureux ! Heureux non pas qui comme Ulysse , mais comme tout individu ayant le sentiment du travail accompli après tant d'années de dur labeur...

Devenu très tôt pupille de l'Etat, à la suite d'un tragique déraillement de train survenu dans son Maroc natal (alors sous protectorat français), le petit Sacha dut attendre ses quinze ans révolus pour enfin être adopté par une famille.

Ses parents adoptifs, originaires de Brie-Comte-Robert, décidèrent au début des années cinquante de rentrer en France. L'un de leurs proches parents venait de décéder. L'héritage de ce dernier, assez conséquent, imposait à ce couple de reprendre racine dans l'héxagone dans les plus brefs délais.

Les reliefs de l'Atlas, si chèrs et si douloureux aux yeux du petit garçon (devenu jeune homme entretemps) s'éloignèrent ainsi de lui, pour toujours...

Une fois rentrés en région parisienne, les parents Touille prirent possession d'une bâtisse ancienne, datant vraisemblablement du XVIIIème siècle. Celle-ci, dans un état plus que vétuste, était en fait l'unique survivance d'un corps de ferme briard, partiellement démantelé au début du XXème siècle lors de la construction de la route communale reliant les agglomérations de Coulommiers et de Jevoux-en-Brie.

Comme l'architecture était de bonne facture, ils jugèrent opportun de se reconvertir dans l'hôtellerie-restauration, et entreprirent de restaurer cette bicoque. La ferme tronquée se métamorphosa en auberge en un temps record. Les années d'après-guerre étaient passées... La France se reconstruisait peu à peu, l'économie étant boostée par l'avènement du Marché Commun... Il allait y avoir des touristes, c'est sûr... 

L'auberge fut inaugurée en juin 1954, en grande pompe. On avait même fait venir le maire de Jevoux (le hameau était administrativement lié à cette commune). Celui-ci, armé de son écharpe tricolore et de sa verve républicaine, ne manqua pas de bomber le torse en vantant les mérites de cette nouvelle attracivité touristique, notamment en matière pécuniaire...

Le jeune Sacha se chargea de contacter les agriculteurs du voisinage afin de pouvoir bénéficier des produits locaux.

La gastronomie allait devenir l'un des points forts de cet établissement, dont la renommée ne fut point démentie jusqu'à ce jour. Poularde briarde, feuillantine de saumon au Brie, tartiflette au Brie de Meaux, fricassée de volaille... Tous ces bons plats émoustillèrent les papilles des nombreux touristes venus de loin, au-delà des mers... ( j'éxagère peut-être un peu... ).

Le père Touille baptisa sa nouvelle entreprise "Auberge de l'Anse de l'Arrosoir", en souvenir de son ancienne raison sociale (fabricant d'outils de jardinage).

Les clients ne tardèrent pas à venir. En témoignent ces quelques clichés...

Sacha succéda à son père en 1981, au moment du décès de son père adoptif. Le chiffre d'affaires de l'établissement resta positif, malgré les aléas économiques survenus durant ces dernières décennies.

Aujourd'hui (1994), Sacha, âgé de 60 ans, peut fêter dignement le quarantièrme anniversaire de la fondation de son auberge. Celle-ci est enfin référencée dans le fameux guide Duchemin. Sa progéniture est prête à reprendre l'affaire. Et les touristes affluent encore et toujours.

La clientèle est fort diverse... Il y a d'abord ces jeunes parvenus aisés, arrivés au volant de leur coupé Mercedes. Le majordome de l'auberge, Firmin, a pris soin de les débarrasser de leurs bagages.

Il y a également André, fermier de son état. Il est venu incognito au volant de son Ami 8, dans le but de déguster une poularde. Sa femme Lucette le croit à son travail... En réalité, il refuse de lui avouer qu'il déteste sa cuisine. Car il risquerait de passer un sacré quart d'heure...

Il y a aussi ce couple marié assez atypique (ou typique, c'est selon), qui ne cesse de se chamailler (cf. mise en scène de l'enterrement). Le mari, cadre dynamique, ne cesse d'affirmer à sa femme clairvoyante qu'il n'a pas de liaison extraconjugale. Ce couple est arrivé en Xantia (l'une des premières, apparemment).

La maréchaussée est également présente. Est-elle venue dans le but de réprimer ou de déguster des plats? Les deux, mon capitaine ! Et dans l'ordre ! 

Il y a enfin d'autres touristes, adeptes de la parlotte...

Fin de l'histoire. A la prochaine !